Saturday, August 12, 2006

Complainte à Bilitis

Le DIT de Mnaïs
Complainte à Bilitis
( Rap__sodie psalmodiée à deux voix et un récitant )


Ton désir qui croit, moi tout au loin
Ton désir qui attend, moi toute donnée
Ton désir qui veut, moi bonheur.

Conditions transitoires, visions flétries
Ton désir qui prend mon désir;
Ton désir si pareil à mon désir.


Tes lèvres qui murmurent, moi tout écoute
Tes lèvres qui demandent, moi toute égarée
Tes lèvres qui avouent, moi suspendue.

Dérivées démoniaques, arbres défoliés
Tes lèvres qui prennent mes lèvres;
Tes lèvres si pareilles à mes lèvres.


Ta main qui raconte, mon plaisir histoire
Ta main qui dessine, mes sens taggués
Ta main qui creuse, mon corps trésor.

Systèmes inassouvis, réponses assourdies
Ta main qui prend ma main;
Ta main si pareille à ma main.


Ton âme si chancelante, mon plaisir enchanté
Ton âme si ensorcelée, mes sens épurés
Ton âme si extasiée, mon corps envoûté.
Axiomes inventés, digressions hallucinées
Ton âme qui prend mon âme;
Ton âme si pareille à mon âme.

Ta bouche si avide, moi tout à genoux
Ta bouche si imprévue, moi toute croyance
Ta bouche si rieuse, moi étranglée.

Propositions funestes, folies inventées
Ta bouche qui prend ma bouche;
Ta bouche si pareille à ma bouche.


Ton regard qui cherche, moi tout devant
Ton regard qui emprisonne, moi toute étonnée
Ton regard qui capture, moi évanouie.

Fonctions discréditées, fuites combinatoires
Ton regard qui prend mon regard;
Ton regard si pareil à mon regard.


Tes mots qui écrivent, mon plaisir paroles
Tes mots qui racontent, mes sens musiques
Tes mots qui taisent, mon corps poèmes.

Fractales vitales, calculs abjurés
Tes mots qui prennent mes mots;
Tes mots si pareils à mes mots.


Tes reins qui labourent, mon plaisir au profond
Tes reins qui froncent , mes sens exacerbés
Tes reins qui retirent, mon corps anéanti.

Récurrences narratives, unités primordiales
Tes reins qui prennent mes reins;
Tes reins si pareils à mes reins.

Tes yeux qui prient, moi tout au fond
Tes yeux qui donnent, moi toute bée
Tes yeux qui chavirent, moi à la dérive.

Racines in imaginées, révélations incrédules
Ton yeux qui prennent mes yeux;
Tes yeux si pareils à mes yeux.


Tes seins si altiers, moi tout serrée
Tes seins si enfiévrés, moi toute désirs
Tes seins si affolés, moi altérée.
Discontinuités quantiques, plasmas glaciaires
Tes seins qui prennent mes seins;
Tes seins si pareils à mes seins.

Ta langue si sucrée, mon plaisir saveur
Ta langue si caressante, mes sens frissons
Ta langue si aventurée, mon corps itinéraire.

Equations irraisonnées, synthèses transfuges
Ta langue qui prend ma langue;
Ta langue si pareille à ma langue.


Ta vie si pulpeuse, mon plaisir fruit mûri
Ta vie si parfumée, mes sens enivrement étrange
Ta vie si dominée, mon corps abandon fugace.

Primitives esclaves, créations stériles
Ta vie qui prend ma vie;
Ta vie si pareille à ma vie.


Ta soie si parfum, mon plaisir inanimé
Ta soie si goût, mes sens exorbités
Ta soie si miel, mon corps exténué.

Formes déjantées, géométries désaxées
Ta soie qui prend ma soie;
Ta soie si pareille à ma soie.

Ton sexe si proche, mon plaisir soudé
Ton sexe si noyé, mes sens ennoyés
Ton sexe si éloigné, mon corps abandonné.

Asymptotes transgressées, attracteurs intouchables
Ton sexe qui prend mon sexe;
Ton sexe si pareil à mon sexe.

Tes cuisses qui enserrent, moi prisonnière
Tes cuisses qui délivrent, moi détenue
Tes cuisses qui reprennent, moi éternelle.
Touts inaboutis, appartenances anéanties
Tes cuisses qui prennent mes cuisses;
Tes cuisses si pareilles à mes cuisses.

Ton corps qui se tend, moi tout contre
Ton corps qui se détend, moi toute contre
Ton corps qui s'accapare, moi haletante.

Transformées identiques, mimétismes infinis
Ton corps qui prend mon corps;
Ton corps si pareil à mon corps.

Ton cri qui affleure, mon plaisir effleuré
Ton cri qui déchire, mes sens empierrés
Ton cri qui efface, mon corps transfiguré.

Intégrales déraisonnées, enfantements quadratiques
Ton cri qui prend mon cri;
Ton cri si pareil à mon cri.

Tes larmes sur ma toison, mon plaisir affolé
Tes larmes sur mon corps, mes sens incendiés
Tes larmes sur mon âme, mon corps abîmé.

Espaces complexes, fêlures infinies
Tes larmes qui prennent mes larmes;
Tes larmes si pareilles à mes larmes.


Ton étreinte si douce, mon plaisir avoué
Ton étreinte si amoureuse, mes sens dévoilés
Ton étreinte si envoûtée, mon corps soumis.
Décompositions fascinées, images engluées
Ton étreinte qui prend mon étreinte;
Ton étreinte si pareille à mon étreinte.


Tes pleurs qui ensoleillent, mon plaisir ébloui
Tes pleurs qui bénissent , mes sens purifiés
Tes pleurs qui communient, mon corps jumelé.

Séries enlisées, répétitions voilées
Tes pleurs qui prennent mes pleurs;
Tes pleurs si pareils à mes pleurs.


Ton sang qui furie, moi tout cœur
Ton sang qui inonde, moi toute à cœur
Ton sang qui suffoque, moi cœur.

Coordonnées psychiques, sortilèges aléatoires
Ton sang qui prend mon sang;
Ton sang si pareil à mon sang.

Ta joie qui flamboie, moi tout incendie
Ta joie qui réclame, moi toute innocente
Ta joie qui m'emplit, moi toi et nous.
Matrices corruptrices, perturbations discrètes
Ta joie qui prend ma joie;
Ta joie si pareille à ma joie.

Ta folie qui oublie, moi tout ailleurs
Ta folie qui rappelle, moi toute devenue
Ta folie qui déguise, moi sanglots.

Polynômes intraitables, mouvements perpétuels
Ta folie qui prend ma folie;
Ta folie si pareille à ma folie.


Ta prière qui enchante, moi tout à genoux
Ta prière qui transcende, moi toute croyance
Ta prière qui exauce, moi étrangère.

Plans excavés, tangences contrariées
Ta prière qui prend ma prière;
Ta prière si pareille à ma prière.





Michel GUIDETTI
…( copyright ) michel guidetti 07 août 2006