Haïku.
Le DIT pour trois petits traits
Haïku.
( et puis s'en va )
Le chêne accablé
Il savait tous les chemins
Jeannot s’endormira-t-il
Un éclair si beau
Brûlure pour un nouveau monde
Plutonium et uranium
La brume s’accroche au roseau
Le nid se coud de soleil
Le martin pêcheur
Un éclair de sang
Un mensonge de l’ide
L’étang silencieux soudain
Le ru fou de soleils nus
Bute de mousses en souches
Ne croit pas la mer
Des joues rosies des bébés
Des lèvres rougies des mamans
Le pommier noirci
Le vent souffle un nom
Une ombre sur l’étang
La carpe efface une ride
La masure se rappelait
Un mot posé sur chaque pierre
Un chant envolé
Mare brume embrassées
Terre rives épousées
Ni infinies ni finies
Braises et flammes glacées
Des paradis embrasés
La forêt drapée d’automne
Si rose l’églantine
Rouge feu le fruit
L’églantier ciel et enfer
La rosée se fait plus lourde
La brume envahit la lune
L’automne s’enhardit
Un brouhaha apaisant
Chemins martelés
La pluie d’été au réveil
L’été, vagues dorées
L’automne, ombres en feu
Le soleil, maître sur terre
Vacarmes immobiles
Les dunes racontent le silence
Les oueds racontent la sécheresse
Des roses de sable inventées
Des chemins de dune perdus
Des guerriers qui passent
Des fleurs aux rebords
Des gravier si blancs
A chaque tombe une porte
Ces deux rails qui se rejoignent
Ces traverses infiniment
Le temps et l’espace
L’oiseau vers l’afrique
Le ru vers la mer
Deux routes qui se croisent si loin
Rongés aux sangs par la rouille
Ciments et fers démâtés
Vieille croix en alpages
Le tournesol prie
Le soir il sait l’est
Le soleil surpris demain
Que de feuilles sur l’arbre
Que de vagues sur l’océan
Des mots dans les livres
L’écorce arrachée
La blessure de l’arbre
La sève qui s’épand muette
Le faon gambade nez aux fleurs
La biche soudain attentive
L’éclair du fusil
Le songe fou de la chenille
Le rêve blême du papillon
Un rêve, ou deux rêves
Eternité bleue
Moment embrasé
La quête d’une libellule
La vigne gorgée de raisins
Le vin chants des terres
Soleils d’artifices
L’oiseau vole, quelques fils rouges
Le chat vole, quelques billes bleues
Que d’ors pour régner
A peine le soleil curieux
La rosée légère s’enfuit
La brise sur ma joue
Un trait d’encre de chine
Un grelot de clochettes
L’hirondelle passée
Un seul galet, l’homme trébuche
Un rocher, le mulet passe
Un galet fend le roc
Une fleur mieux qu’un mot
L’éclair mieux qu’un cri
La nature ne blesse pas l’âme
Fleurs, sourire en plein
Des éclats de rires
Le vol de la coccinelle
Entre-coups de tronc à tronc
Contre-champs de mousse à ciel
Un arbre écroulé
Une balle, l’enfant tombe
Page une, pas un mot
Mais, un papillon en chine
La mousse qui efface la tombe
La rouille qui replie la croix
Le paradis n’est qu’oubli
Des épines, saintes remontrances
Des pétales, simples mots d’amour
L’églantine une vie
Un cri infini
Un corps défini
Cet oubli, l’éternité
Ma main gorgée de soleils
Ce brouhaha tout en toi
Toi enfin venue
Des parfums de miels
Mes doigts enguirlandés
Toi allée si loin
Chaque goutte d’eau a son chemin
Le fleuve creuse son lit
L’infini est un
Dieu se montre dans le chaos
Chaque homme construit son chemin
L’âme suit le soleil
Mensonge parfumé
Mensonge prometteur
La fleur ou la graine ennemies
Ils ne feront plus l’amour
Ils ne feront plus d’enfants
Là, le paradis
Ces mots qui enfantent tes mots
Ce chant qui enflamme ton chant
Etreintes affolées
Bouche à bouche, folies
Corps à corps, furies
Embrasement infini
Cette trace si rouge, mots funestes
Cette marque si rouge, maux muets
Ton corps, ébahi
Mes mots, qui te noient
Ton chant, qui me noie
Un long frisson, à sombrer
Ton âme renversée
Ton corps débouté
Assoupie ta fièvre offerte
Ma bouche avide de tes mots
Mes lèvres ivres de ton chant
Toi bannie si proche
Mes lèvres, inassouvies
Ma bouche asséchée
Toi rassasiée, de Dieu
Ton cri larmes de vie
Ton élan baiser brûlant
Rencontre éphémère
Soudain apparaît la porte
La franchiras-tu ?
Selon tes mirages !
La cage est restée ouverte
Entrera-t-il cet oiseau ?
Qui dira pourquoi !
Le livre grand ouvert
Puis Elle a compris
Un secret enfoui en Elle
Le progrès qui ronge ton âme
La vérité qui s'estompe
Trouveras-tu l'issue
Les mots sont remèdes de l'âme
Des soleils au creux du cœur
Alors sauve une âme
God gave a life
Devil will give others
But today what's my life
Mes mots noient ton âme de femme
Mon âme boit tes mots d'enfance
Source consacrée
Pétales échappés
Murmures enfuis
Ton cri étreinte sauvage
Mes mots sur ta bouche
Tes mots enfantés
Puis nous aimer âme contre âme
Un miroir alors levé
Ta vie telle qu'elle aurait dû
Un hurlement fou
Tes mots qui explosent
Un cri à la vérité
Brûlure de mon âme
Alors la peur sera là
Qui te donnera la main
Tu seras vainqueur
Le sel de tes larmes
Mon âme terrassée
Symphonie recommencée
L'hiver qui givre tes yeux
La nuit qui mure ton cœur
Peut-être le printemps
Tes mots noient mes mots
Ton âme joint mon âme
Un cri enfui dans un cri
Ma vie accède ton reflet
Mon reflet accède ta vie
Mensonge capiteux
Tes mots, sucres à ma bouche
Ta vie, soudées à mes lèvres
Ton âme, née encore
La rose qui meurt sait
Celle qui naît ignore
L'héritage est transparence
Larmes, sang de l'âme
Pleurs, prières du corps
Le cœur est le corps de l'âme
Tes mots, larmes entre mes doigts
Ta vie, cassée à ma main
Ton âme, du plus loin
Douce, la main tendue
Dure, la main levée
Dieu, nous a donné deux mains
La rose au matin si blanche
L'âme au matin si pure
N'allons pas au soir
Un mot, qui souffle tout
Une phrase, qui trahit le mot
Saura-t-on le sens
Des bleus à noircir le ciel
Un cri à pendre les murs
La femme battue cesse
Les pas tracent la route
Les ans marquent la vie
Tout au bout une seule issue
Les feuilles plus belles que mortes
Le chant plus beau que soudain
Naître, mourir, la vie
La pluie toujours rend la vie
Les larmes toujours sèchent l'âme
Leur jeu s'entrecroise
La petite gitane
Une roulotte de rêve
Elle a vu tous les mondes
Ton âme arc-boutée
Le corps qui s'enfuit
L'infini qui s'ouvre
Mensonge, parfum de l'âme pure
Diamant, piège de la lumière
Réel, foi écrite
Si près – les pains consacrés
Si prés – leur face sous la nef
Là – les pleurs foulés
Au loin de la boue
Au loin de leurs mensonges
L'infini s'atteint
La rose ivre de ses parfums
Le merle prodigue de ses trilles
Ton cœur infini
Ton corps arc-bouté
Le monde s'est tu
Toi partie à m'attendre
Si profondément, la vie
Si infiniment, l'amour
Neuf ans, petite mère
Un simple mot, dit
Une pierre noire au fond de toi
Larmes d'acier, au cœur
La pierre s'use par l'eau
L'homme plie par les ans sans cesse
L'âme s'infinit
La fontaine s'est assoupie
Sucre d'orge de cristal
Hiver magistral
La fontaine gansée de blanc
Sucre d'orge de cristal
Hiver magistral
Sourire entre pris
Yeux d'imprimerie
Visage de papier journal
Corps bleui d'injures
Âme noircie de coups
Ton cœur qui saigne des pardons
Cette âme si profonde en toi
Un cri à mourir sans fin
Puis plus rien à vivre
Ton cœur et l'oiseau si libre
Un sourire volé
Ton corps révélé
L'enfant est passée
La rose blanche empourprée
La nuit suffit à la noce
Une larme infinie
La rosée n'est pas chagrin
Le merle a chanté
Une ride l’étang éveillé
Toi si hésitante
Attente infinie
Un éclair les cieux brulés
Toi si enivrante
Osmose infinie
Un rire l’espace dénoué
Toi si insolente
Oubli infini
Des mots pleins de miel
Ton corps assoupi
Ton bras sur ta bouche troublée
Des images de marbre
Ton corps déchiffré
Un drap sur tes seins timides
Des sonates muettes
Ton corps revenu
Une soie sur ton ventre défait
Larmes de bonheur
Tes lèvres source à ma bouche
Un doux bruissement
Rosées d’été
Tes seins ivresse à ma soif
Un tendre murmure
Douceurs arc-en-ciel
Ta vie source à ma faim
Une folle complainte
Nue, bouton rosi
Nue, ombre soyeuse
Toi dénudée, trait sépia
Tendresse, âme ocrée
Hardiesse, flamme sucrée
Ivresse, ton corps adagio
Un appel une invite
Un cri une noyade
Un abandon une panique
Tes lèvres empourprées de miels
Ton souffle éveillé
Etangs caressés
Tes seins bariolés de notes
Ta peau égrenée
Dunes ébouriffées
Ton ventre pavoisé de soies
Ta vie esseulée
Soleils exaltés
Tes lèvres moquerie
Mots et poèmes ennoyés
Ma bouche nectars fuis
Tes seins ironie
Plumes et vélins profanés
Ma bouche fruits confits
Ton ventre comédie
Violons et archets trouvés
Ma bouche mannes enfouies
Ton genou frôlé
La foule complaisance aveugle
Mon âme qui transgresse
Ton sein blanc deviné
La foule impatience aveugle
Mon âme qui paresse
Ton ventre deviné
La foule indécence aveugle
Mon âme qui digresse
Ta paume douce caresse
Soudain tes seins enhardis
Toi Eve infinie
Ta langue pure ivresse
Soudain tes lèvres ébahies
Toi Eve envahie
Tes doigts ferme tendresse
Soudain ton cri ébloui
Toi Eve endormie
Ta peur, sonate inversée
Ta vie, mannes offertes
Ton âme, matin étourdi
Ton cri, violon déchiré
Ta vie, échancrures
Ton âme, midi assourdi
Tes larmes, staccato muet
Ta vie, folles ivresses
Ton âme, soir ébaudi
{ (5;5;7) | (5;7;7) }
Michel GUIDETTI
... ( copyright ) michel guidetti avril 2012
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