Thursday, March 08, 2012

Haïku.




Le DIT pour trois petits traits
Haïku.
( et puis s'en va )


Le chêne accablé
Il savait tous les chemins
Jeannot s’endormira-t-il

Un éclair si beau
Brûlure pour un nouveau monde
Plutonium et uranium

La brume s’accroche au roseau
Le nid se coud de soleil
Le martin pêcheur

Un éclair de sang
Un mensonge de l’ide
L’étang silencieux soudain

Le ru fou de soleils nus
Bute de mousses en souches
Ne croit pas la mer

Des joues rosies des bébés
Des lèvres rougies des mamans
Le pommier noirci

Le vent souffle un nom
Une ombre sur l’étang
La carpe efface une ride

La masure se rappelait
Un mot posé sur chaque pierre
Un chant envolé

Mare brume embrassées
Terre rives épousées
Ni infinies ni finies

Braises et flammes glacées
Des paradis embrasés
La forêt drapée d’automne

Si rose l’églantine
Rouge feu le fruit
L’églantier ciel et enfer

La rosée se fait plus lourde
La brume envahit la lune
L’automne s’enhardit

Un brouhaha apaisant
Chemins martelés
La pluie d’été au réveil

L’été, vagues dorées
L’automne, ombres en feu
Le soleil, maître sur terre

Vacarmes immobiles
Les dunes racontent le silence
Les oueds racontent la sécheresse

Des roses de sable inventées
Des chemins de dune perdus
Des guerriers qui passent

Des fleurs aux rebords
Des gravier si blancs
A chaque tombe une porte

Ces deux rails qui se rejoignent
Ces traverses infiniment
Le temps et l’espace

L’oiseau vers l’afrique
Le ru vers la mer
Deux routes qui se croisent si loin

Rongés aux sangs par la rouille
Ciments et fers démâtés
Vieille croix en alpages

Le tournesol prie
Le soir il sait l’est
Le soleil surpris demain

Que de feuilles sur l’arbre
Que de vagues sur l’océan
Des mots dans les livres

L’écorce arrachée
La blessure de l’arbre
La sève qui s’épand muette

Le faon gambade nez aux fleurs
La biche soudain attentive
L’éclair du fusil

Le songe fou de la chenille
Le rêve blême du papillon
Un rêve, ou deux rêves

Eternité bleue
Moment embrasé
La quête d’une libellule

La vigne gorgée de raisins
Le vin chants des terres
Soleils d’artifices

L’oiseau vole, quelques fils rouges
Le chat vole, quelques billes bleues
Que d’ors pour régner

A peine le soleil curieux
La rosée légère s’enfuit
La brise sur ma joue

Un trait d’encre de chine
Un grelot de clochettes
L’hirondelle passée

Un seul galet, l’homme trébuche
Un rocher, le mulet passe
Un galet fend le roc

Une fleur mieux qu’un mot
L’éclair mieux qu’un cri
La nature ne blesse pas l’âme

Fleurs, sourire en plein
Des éclats de rires
Le vol de la coccinelle

Entre-coups de tronc à tronc
Contre-champs de mousse à ciel
Un arbre écroulé

Une balle, l’enfant tombe
Page une, pas un mot
Mais, un papillon en chine

La mousse qui efface la tombe
La rouille qui replie la croix
Le paradis n’est qu’oubli

Des épines, saintes remontrances
Des pétales, simples mots d’amour
L’églantine une vie

Un cri infini
Un corps défini
Cet oubli, l’éternité

Ma main gorgée de soleils
Ce brouhaha tout en toi
Toi enfin venue

Des parfums de miels
Mes doigts enguirlandés
Toi allée si loin

Chaque goutte d’eau a son chemin
Le fleuve creuse son lit
L’infini est un

Dieu se montre dans le chaos
Chaque homme construit son chemin
L’âme suit le soleil

Mensonge parfumé
Mensonge prometteur
La fleur ou la graine ennemies

Ils ne feront plus l’amour
Ils ne feront plus d’enfants
Là, le paradis

Ces mots qui enfantent tes mots
Ce chant qui enflamme ton chant
Etreintes affolées

Bouche à bouche, folies
Corps à corps, furies
Embrasement infini

Cette trace si rouge, mots funestes
Cette marque si rouge, maux muets
Ton corps, ébahi

Mes mots, qui te noient
Ton chant, qui me noie
Un long frisson, à sombrer

Ton âme renversée
Ton corps débouté
Assoupie ta fièvre offerte

Ma bouche avide de tes mots
Mes lèvres ivres de ton chant
Toi bannie si proche

Mes lèvres, inassouvies
Ma bouche asséchée
Toi rassasiée, de Dieu

Ton cri larmes de vie
Ton élan baiser brûlant
Rencontre éphémère

Soudain apparaît la porte
La franchiras-tu ?
Selon tes mirages !

La cage est restée ouverte
Entrera-t-il cet oiseau ?
Qui dira pourquoi !

Le livre grand ouvert
Puis Elle a compris
Un secret enfoui en Elle

Le progrès qui ronge ton âme
La vérité qui s'estompe
Trouveras-tu l'issue

Les mots sont remèdes de l'âme
Des soleils au creux du cœur
Alors sauve une âme

God gave a life
Devil will give others
But today what's my life

Mes mots noient ton âme de femme
Mon âme boit tes mots d'enfance
Source consacrée

Pétales échappés
Murmures enfuis
Ton cri étreinte sauvage

Mes mots sur ta bouche
Tes mots enfantés
Puis nous aimer âme contre âme

Un miroir alors levé
Ta vie telle qu'elle aurait dû
Un hurlement fou

Tes mots qui explosent
Un cri à la vérité
Brûlure de mon âme

Alors la peur sera là
Qui te donnera la main
Tu seras vainqueur

Le sel de tes larmes
Mon âme terrassée
Symphonie recommencée

L'hiver qui givre tes yeux
La nuit qui mure ton cœur
Peut-être le printemps

Tes mots noient mes mots
Ton âme joint mon âme
Un cri enfui dans un cri

Ma vie accède ton reflet
Mon reflet accède ta vie
Mensonge capiteux

Tes mots, sucres à ma bouche
Ta vie, soudées à mes lèvres
Ton âme, née encore

La rose qui meurt sait
Celle qui naît ignore
L'héritage est transparence

Larmes, sang de l'âme
Pleurs, prières du corps
Le cœur est le corps de l'âme

Tes mots, larmes entre mes doigts
Ta vie, cassée à ma main
Ton âme, du plus loin

Douce, la main tendue
Dure, la main levée
Dieu, nous a donné deux mains

La rose au matin si blanche
L'âme au matin si pure
N'allons pas au soir

Un mot, qui souffle tout
Une phrase, qui trahit le mot
Saura-t-on le sens

Des bleus à noircir le ciel
Un cri à pendre les murs
La femme battue cesse

Les pas tracent la route
Les ans marquent la vie
Tout au bout une seule issue

Les feuilles plus belles que mortes
Le chant plus beau que soudain
Naître, mourir, la vie

La pluie toujours rend la vie
Les larmes toujours sèchent l'âme
Leur jeu s'entrecroise

La petite gitane
Une roulotte de rêve
Elle a vu tous les mondes

Ton âme arc-boutée
Le corps qui s'enfuit
L'infini qui s'ouvre

Mensonge, parfum de l'âme pure
Diamant, piège de la lumière
Réel, foi écrite

Si près – les pains consacrés
Si prés – leur face sous la nef
Là – les pleurs foulés

Au loin de la boue
Au loin de leurs mensonges
L'infini s'atteint

La rose ivre de ses parfums
Le merle prodigue de ses trilles
Ton cœur infini

Ton corps arc-bouté
Le monde s'est tu
Toi partie à m'attendre

Si profondément, la vie
Si infiniment, l'amour
Neuf ans, petite mère

Un simple mot, dit
Une pierre noire au fond de toi
Larmes d'acier, au cœur

La pierre s'use par l'eau
L'homme plie par les ans sans cesse
L'âme s'infinit

La fontaine s'est assoupie
Sucre d'orge de cristal
Hiver magistral

La fontaine gansée de blanc
Sucre d'orge de cristal
Hiver magistral

Sourire entre pris
Yeux d'imprimerie
Visage de papier journal

Corps bleui d'injures
Âme noircie de coups
Ton cœur qui saigne des pardons

Cette âme si profonde en toi
Un cri à mourir sans fin
Puis plus rien à vivre

Ton cœur et l'oiseau si libre
Un sourire volé
Ton corps révélé

L'enfant est passée
La rose blanche empourprée
La nuit suffit à la noce

Une larme infinie
La rosée n'est pas chagrin
Le merle a chanté

Une ride l’étang éveillé
Toi si hésitante
Attente infinie

Un éclair les cieux brulés
Toi si enivrante
Osmose infinie

Un rire l’espace dénoué
Toi si insolente
Oubli infini

Des mots pleins de miel
Ton corps assoupi
Ton bras sur ta bouche troublée

Des images de marbre
Ton corps déchiffré
Un drap sur tes seins timides

Des sonates muettes
Ton corps revenu
Une soie sur ton ventre défait

Larmes de bonheur
Tes lèvres source à ma bouche
Un doux bruissement

Rosées d’été
Tes seins ivresse à ma soif
Un tendre murmure

Douceurs arc-en-ciel
Ta vie source à ma faim
Une folle complainte

Nue, bouton rosi
Nue, ombre soyeuse
Toi dénudée, trait sépia

Tendresse, âme ocrée
Hardiesse, flamme sucrée
Ivresse, ton corps adagio

Un appel une invite
Un cri une noyade
Un abandon une panique

Tes lèvres empourprées de miels
Ton souffle éveillé
Etangs caressés

Tes seins bariolés de notes
Ta peau égrenée
Dunes ébouriffées

Ton ventre pavoisé de soies
Ta vie esseulée
Soleils exaltés

Tes lèvres moquerie
Mots et poèmes ennoyés
Ma bouche nectars fuis

Tes seins ironie
Plumes et vélins profanés
Ma bouche fruits confits

Ton ventre comédie
Violons et archets trouvés
Ma bouche mannes enfouies

Ton genou frôlé
La foule complaisance aveugle
Mon âme qui transgresse

Ton sein blanc deviné
La foule impatience aveugle
Mon âme qui paresse

Ton ventre deviné
La foule indécence aveugle
Mon âme qui digresse

Ta paume douce caresse
Soudain tes seins enhardis
Toi Eve infinie

Ta langue pure ivresse
Soudain tes lèvres ébahies
Toi Eve envahie

Tes doigts ferme tendresse
Soudain ton cri ébloui
Toi Eve endormie

Ta peur, sonate inversée
Ta vie, mannes offertes
Ton âme, matin étourdi

Ton cri, violon déchiré
Ta vie, échancrures
Ton âme, midi assourdi

Tes larmes, staccato muet
Ta vie, folles ivresses
Ton âme, soir ébaudi
{ (5;5;7) | (5;7;7) }
Michel GUIDETTI
... ( copyright ) michel guidetti avril 2012