Sunday, October 11, 2009

Cris.



Ce message qu’on exulte
ce message qu’on exsangue
Ces mots qui nous croisent
ces mots qui s’emparent de nous
Ces prières qu’on piétine
cet appel posé à terre


Le DIT pour une blessure
Cris.

( Rap__sodie pour un message sans voix, sans récitant et un chœur )



Pourquoi ?
Et leurs yeux pleins de sang
Paradis reniés, regards accablés.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Cet automne qui claironne les vignes rousses
Ces grappes qui dérobent les vaines mousses

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
A chaque mot plus près de terre
A chaque mot plus près de l’enfer

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
La brume étourdie invente un rivage
La voile ébaudie s’éprend d’un nuage

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Livre sauveur, livre bouée
Livre écueil, livre suicide

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
La fleur dédaigneuse sortie d’un soleil entrevu
L’abeille amoureuse marrie d’une étreinte éperdue

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Espace béant, trou noir fini
Tu sais le lien

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Le gui vaniteux pâlit au blanc du pommier
L’ève immaculée ravit le fruit usurier

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Tes yeux folies
Tes mains égarées

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
La rivière cache-cache avec les rochers
La truite tachetée écale les graviers

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Entrez dans la prison transparente.
Vivre est toujours un choix.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Le chemin éperdue le promeneur esseulé
Le sentier transfuge les amoureux exaucés

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Hurlements de chairs enchâssés
Mater genitae diamant primordial amniotique

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Un ciel si bas que s’y noient les enfants
Des hommes si las qu’ils oublient leurs semblants

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Je déchirerai ta bouche, pour taire ton cri
Tag sanglant, mots purificateurs

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Tes baisers rouges de la démence de tes ardeurs
Coquelicots noyés aux blés des engrangeurs

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Vous n’êtes pas le but.
Nous sommes la fin.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Une volée de violettes zèbrent l’herbe de promesses
Les feuilles mortes s’écartent sur la pointe des pieds

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Tes cuisses lapidées.
L’espace a gémi.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
La rose alanguie soupire en chimères de senteurs
L’églantine libertine rit en rivières de rosée

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Des roses si belles que Dieu les a empierrées
Des pleurs si doux que Dieu les a diamantés

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
La rose qui rançonne, bouche étonnée
Tes lèvres qui pardonnent, pétales embaumés

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Ils ont des mots de sucre, des messages de vinaigres
Infinies ébauches

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Un crucifix noir, au soleil couchant
Cette barque au soir, au ciel rougeoyant

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Décommencements innatures
Souche violée

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Des parfums capricieux agrippés plein soleil
Des glycines orgueilleuses gorgées de ciels

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Duvets éthérés, ramures candies, lichen septentrion,
Ta nuque, Arcs triomphants.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Ces baisers rouges du sang de tes bonheurs
Des coquelicots aux blés des engrangeurs

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Vous êtes salie entre toutes les femmes
Et l’amour est le fruit de vos silences éclatants

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
La rose qui s’abandonne bouche étonnée
Les lèvres qui s’étonnent pétales embaumés

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Pétales envolés, fleurs estropiées
Erreur, le prisme invente les couleurs

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Une robe si blanche et ton âme qui rosit
Un cœur qui flanche et un amour si grandi

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Sur mes larmes ; sur vos corps
Je resterai debout

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
La coccinelle touche le ciel du haut d’un brin d’herbe
L’abeille goûte le miel à dos des lupins des prés

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Tes lèvres qui prennent mes lèvres ;
Tes lèvres si pareilles à mes lèvres.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Une larme cuisante pendue à ton regard
Une âme brûlante tendue à mon départ

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
L’un qui se ressemence sans fin recréé
L’autre qui se déshumanise sans fin décréé.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Les cris efflanqués des chameaux baladent de dunes en mariages
Les bleus orgueilleux des touaregs cascadent de brumes en mirages

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Ils veulent la fission, mais la fusion est l’idée.
Ils disent le big bang, mais le big boost est la fiction.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Les sables brûlés des oasis démontent des montagnes de vagues envahies
Les feux glacés des tentes racontent des cocagnes d’océans engloutis

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Un éclair si beau, tes cris exilés de tous les mots ;
Des caresses toujours oubliées, tes seins saccagés dénaturés.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Les dunes éphémères s’écrivent dans les yeux mordorés du chamelon
Les caravanes importunes dérivent parmi les mirages inféconds du vent

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Je sais des pays si ensorceleurs,
Qu’ils s’enfuient.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Une porte si lourde ta main impure si hésitante
Une lueur si rouge la sainte urne si éclatante

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Cette fille russe plus belle que tes icônes
et cette aiguille qui déchire son rêve

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Il est des soleils si rouges que les hommes prient Dieu
Il est des réveils si lourds que l’enfer oublie les hommes

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Un poème, …
lien infini lie et délie

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
Le roseau à son reflet raconta sa vie
Un carpeau tout replet démonta ces envies

Pourquoi pas.



Pourquoi ?
Ferme les yeux, tout au fond un alléluia
un mot murmuré, et ces larmes consacrées.

Pourquoi.


Pourquoi pas ?
La pluie éternelle qui n’ose plus, la terre ensevelie
La suie mortelle qui pose son jus, la terre envahie

Pourquoi pas.



Michel GUIDETTI
…( copyright ) michel guidetti 27 octobre 2009