Saturday, October 31, 2009

Purgatoires.



Il est un chemin insensé
que Dieu a inventé
Il est des cœurs purs
que Dieu a blessés
pour montrer aux maudits
ce que sera l’enfer

Le DIT pour un longue marche
Purgatoires.

( Rap__sodie pour une rêverie à une voix muette, un récitant et deux chœurs )


Je marchais
le cœur noyé
je marchais, ronces rouillées
je marchais, feuilles souillées
là-bas la tour Eiffel scintillait
je pataugeais
Paris, et oublier l’amour
parmi ces corps jetés à terre
ces filles fracassées jour après jour
ces filles éventrées nuit après nuit
pour leur seringue de chaque fois


Pourtant
la gamine chemine à coté de moi
pieds nus écorchée à l’âme
dans ces yeux béants
un reflet de sang pourri
ses bras ensanglantés
Va-t-en !

Ils dessinent la trace
sans voir le monde
Ils peignent la réalité
en racontant des mirages
Ces artistes enterrés


Je marchais
le cœur noyé
je marchais, ferrailles distordues
je marchais, murailles éboulées
là-bas le Dôme d’or pavanait
je pataugeais
Jérusalem, et crier les psaumes
parmi ces corps versés à terre
ces filles enchaînées à leurs bombes
ces filles démontées par cette mort
pour leurs églises de chaque fois


Pourtant
la gamine chemine à coté de moi
pieds nus écorchée à l’âme
dans ces yeux béants
un reflet de flamme insane
ses seins ensanglantés
Va-t-en !

Ils dessinent la trace
sans voir le monde
Ils peignent la réalité
en racontant des mirages
Ces artistes aveuglés


Je marchais
le cœur noyé
je marchais, rizières noircies
je marchais, pêchers démâtés
là-bas la place Tian’anmen paradait
je pataugeais
Pékin, et défiler en armes
parmi ces corps prostrés à terre
ces filles suffoquées par ces cheminées
ces filles délabrées par ces embruns
pour leurs usines de chaque fois


Pourtant
la gamine chemine à coté de moi
pieds nus écorchée à l’âme
dans ces yeux béants
un reflet de fumée rougie
sa bouche ensanglantée
Va-t-en !

Ils dessinent la trace
sans voir le monde
Ils peignent la réalité
en racontant des mirages
Ces artistes noyés


Je marchais
le cœur noyé
je marchais, enfants amoncelés
je marchais, charniers putrides
là-bas les mille collines verdoyaient
je pataugeais
Kigali, et les lames sanglantes
parmi ces corps ruinés à terre
ces filles empalées par ces esclaves
ces filles démembrées par ces rebuts
pour leurs folies de chaque fois


Pourtant
la gamine chemine à coté de moi
pieds nus écorchée à l’âme
dans ces yeux béants
un reflet de stupre empuanti
son ventre ensanglanté
Va-t-en !

Ils dessinent la trace
sans voir le monde
Ils peignent la réalité
en racontant des mirages
Ces artistes emmurés


Je marchais
le cœur noyé
je marchais, néons infernaux
je marchais, portes perdues
là-bas la place rouge tournoyait
je pataugeais
Moscou, et la neige bafouée
parmi ces corps rabaissés à terre
ces filles pendues à ces racontars
ces filles envoyées aux assommoirs
pour leurs rapacités de chaque fois


Pourtant
la gamine chemine à coté de moi
pieds nus écorchée à l’âme
dans ces yeux béants
un reflet de corps flétris
sa peau ensanglantée
Va-t-en !

Ils dessinent la trace
sans voir le monde
Ils peignent la réalité
en racontant des mirages
Ces artistes paralysés


Je marchais
le cœur noyé
je marchais, grillages fascinants
je marchais, miradors monstrueux
là-bas les zombies gémissaient
je pataugeais
San Diego, et les réverbères éteints
parmi ces corps affamés à terre
ces filles abandonnées à ces marchands
ces filles égarées à ces négriers
pour leurs morgues de chaque fois


Pourtant
la gamine chemine à coté de moi
pieds nus écorchée à l’âme
dans ces yeux béants
un reflet de barbelés dressés
ses mains ensanglantées
Va-t-en !

Ils dessinent la trace
sans voir le monde
Ils peignent la réalité
en racontant des mirages
Ces artistes stériles


Je marchais
le cœur noyé
je marchais, silences séculaires
je marchais, caïds de verroterie
là-bas le Vésuve dégorgeait
je pataugeais
Pompéi, et ces âmes de pierres
parmi ces corps brûlés à terre
ces filles abandonnées à ces parrains
ces filles enchaînées à ces corrompus
pour leurs meurtres de chaque fois


Pourtant
la gamine chemine à coté de moi
pieds nus écorchée à l’âme
dans ces yeux béants
un reflet de laves livides
ses yeux ensanglantés
Va-t-en !

Ils dessinent la trace
sans voir le monde
Ils peignent la réalité
en racontant des mirages
Ces artistes muets


Je marchais
le cœur noyé
je marchais, vers cette porte flamboyante
je marchais, vers cet espoir improbable
là-bas la porte s’ouvrait
je pataugeais
Eden, et le rêve survenu
vers ces bruits voilés
satan était là
satan riait
pour ses victoires de chaque fois


Pourtant
la gamine chemine à coté de moi
pieds nus écorchée à l’âme
dans ces yeux ouverts
un reflet de futur investi
sa main qui prend ma main
sa main qui serre ma main
Passons !
Dit-Elle.

Ils dessinent la trace
sans voir le monde
Ils peignent la réalité
en racontant des mirages
Ces artistes incroyants


Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 07 novembre