Monday, March 19, 2012

Ghazal.



Le DIT pour un petit baiser
Ghazal.

( et puis s'en va )


Larmes suaves je ceins tes reins de cascades de soie
L’arc-en-ciel invente les mots magiques de ta voix, écoute cette caresse

Mots dorés je peins ta bouche de pétales de miel
La plume divague détrempée d’encre bleu ciel, écoute cette caresse

Chants étonnés je sculpte ton corps de voiles fiers
Le violon se tarit mot à mot à te plaire, écoute cette caresse

Prières de noël je noie tes seins d’ocres farouches
Le vent murmure ton nom au profond de ta couche, écoute cette caresse

Temples de glace je bâtis tes hanches d’aurores australes
La neige étreint ton cri de blancheur animale, écoute cette caresse


Deux pétales si doux la nacre d’une fleur de pêcher
L’empreinte espiègle de tes seins sur l’oreiller, toi déjà partie

Un nid si blanc la tiédeur d’un duvet divin
La fronce adoucie de tes hanches sur le lin, toi déjà partie

Une brûlure si tendre les traits d’un fol archet
Les marques rougies de tes lèvres sur la taie, toi déjà partie

Des mots si enfouis les rires d’un rêve en folie
Le désordre muet de ta chemise sur le lit, toi déjà partie

Un oubli si pur la blancheur d’une larme de joie
L’ombre amie de ta culotte sur la soie, toi déjà partie


Un charivari fou de notes aquarelles
Le goût de tes lèvres soudain fleurs de pastel, éphémère abandon

Un envol égrené d’adagio de couleurs
Le parfum de ta nuque soudain sursis rêveurs, éphémère abandon

La rime adoucie d’une sculpture d’albâtres roses
La mélodie de ta voix soudain absurdes proses, éphémère abandon

Les courbes d’un poème sur la peau de ta loi
Une caresse sur tes hanches soudain grains de soie, éphémère abandon

Le rire oublié d’un masque sur ton visage
L’éclair de ton âme soudain éperdus mirages, éphémère abandon


Tes lèvres tendues alors ta bouche retenue
Un tonnerre noirci de plombs les demains tenus, contretemps invertis

Tes seins dévoilés alors ta peau réfutée
Un fracas grisé de pierres les après reniés, contretemps invertis

Ton ventre offert alors tes trésors déserts
Une terreur rouillée de glaces les espoirs contraires, contretemps invertis

Ton pli impatient alors ton bonheur cessant
Une tempête ternie de boues les futurs brûlants, contretemps invertis

Ta vie embaumée alors ta joie étouffée
Un séisme rougi de larmes les désirs foulés, contretemps invertis


Fleur cachée béance au delà du sensé val
Cette vision d’un paradis volé à ton mal, fulgurances surannées

Source sacrée perles de par le pur livre
Ce gémissement d’un cœur à toujours ivre, fulgurances surannées

Eclair fou fracas par delà l’unique désir
Ces volutes d’une joie abyssale à ton plaisir, fulgurances surannées

Orage conquérant cris du bord de l’occulte chant
Cette révolte d’un corps libéré à ton volcan, fulgurances surannées

Mer incendiée infinis du lointain des mondes
Ce reflux d’une âme rendue à ta ronde, fulgurances surannées


Ton corps qui s’amuse rires d’enfants émerveillés
Un rêve fou oublié ton ventre amadoué, plaisir dénudé

Ton corps qui demande comptines d’enfants dévoilées
Un poème volé goûté tes reins enroués, plaisir dénudé

Ton corps qui supplie prières d’enfants exaucées
Un psaume ancien retrouvé tes cuisses dénouées, plaisir dénudé

Ton corps qui appelle souhaits d’enfants oubliés
Un chant sacré voilé ton pubis écroué, plaisir dénudé

Ton corps qui s’abandonne larmes d’enfants sucrées
Un mot secret démonté ton trait échoué, plaisir dénudé

Ton corps qui se noie aveux d’enfants pardonnés
Une icône russe effacée ta vie avouée, plaisir dénudé


Des rimes inventées pour que ta bouche me raconte
Rires étranglés voilà que tes lèvres se démontent, l’illusion d’aimer

Des couleurs retrouvées pour que tes seins m’enivrent
Mondes crucifiés voilà que ton cœur se livre, l’illusion d’aimer

Des marbres enfouis pour que tes cuisses m’enlisent
Vents décimés voilà que ta force se dégrise, l’illusion d’aimer

Des sonates surgies pour que ton ventre m’enserre
Glaciers brûlés voilà que ta source se libère, l’illusion d’aimer

Des poèmes scarifiés pour que ta vie me noie
Sacrements maudits voilà que ton cri se broie, l’illusion d’aimer

Des prières mutilées pour que ton âme m’oublie
Eglises brisées voilà que ton amour se délie, l’illusion d’aimer


Chaleur de volcan, le rouge ta bouche mes lèvres
Ce peintre chinois qui signait du sang de ta fièvre, la souffrance de rêver

Douceur d’amande, le brun de tes seins ma ferveur
Cette grotte d’avant peinte de l’ocre de tes peurs, la souffrance de rêver

Saveur de sel, le blanc de tes hanches ma foi
Ce marbre d’éternité le nacre de tes joies, la souffrance de rêver

Ardeur de soleil, le feu de ta soie mon ciel
Ce vertige de folie les larmes de ton miel, la souffrance de rêver

Moiteur de sucre, la rose de ta vie ma prière
Ce pétale de rosée l’ombre de ta lumière, la souffrance de rêver

Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 27 mai 2012