Wednesday, March 24, 2010

12884.



Maman
morte déchirée
Enfant
vivante lacérée

Le DIT pour une rafle
12884.

( Rap__sodie pour un déchirure à une voix, un récitant et un chœur )


Hadar toi si belle
dix ans cette mort qui grimace
tes yeux immenses l’impossible noyé

des ombres noires qui frappent
des fantômes verts qui hurlent
Ta mère à terre
aux chiens traînée
proche à la caresser

des wagons rouilles qui béent
des trains suies qui attendent
à chaque pierre sa tête
un clou
le cœur transpercé
l’enfer entre vous deux


Energies infinies
Energies pures
Fossilisation
Masses innombrables
Masses imparfaites

Au nord les rails crient
vos silences
Au sud les rails pleurent
vos murmures
A l’est les rails scandent
vos prières
A l’ouest les rails taisent
vos sanglots
Tous étaient sourds


Rénana toi si gaie
huit ans cette mort qui tonne
tes yeux immenses l’inavoué voilé

des ombres noires qui frappent
des fantômes verts qui hurlent
Ta mère à terre
aux ordures jetée
proche à l’enlacer

des wagons rouilles qui béent
des trains suies qui attendent
à chaque balle son souffle
un enfer
le cœur transpercé
l’enfer entre vous deux


Energies infinies
Energies pures
Fossilisation
Masses innombrables
Masses imparfaites

Au nord les rails crient
vos silences
Au sud les rails pleurent
vos murmures
A l’est les rails scandent
vos prières
A l’ouest les rails taisent
vos sanglots
Tous étaient sourds


Tsélila toi si pure
six ans cette mort qui bave
tes yeux immenses l’interdit broyé

des ombres noires qui frappent
des fantômes verts qui hurlent
Ta mère à terre
aux charniers bousculée
proche à la baiser

des wagons rouilles qui béent
des trains suies qui attendent
à chaque crosse son corps
un feu
le cœur transpercé
l’enfer entre vous deux


Energies infinies
Energies pures
Fossilisation
Masses innombrables
Masses imparfaites

Au nord les rails crient
vos silences
Au sud les rails pleurent
vos murmures
A l’est les rails scandent
vos prières
A l’ouest les rails taisent
vos sanglots
Tous étaient sourds


Zohara toi si éclatante
douze ans cette mort qui gronde
tes yeux immenses l’inaccepté chassé

des ombres noires qui frappent
des fantômes verts qui hurlent
Ta mère à terre
aux chariots entassée
proche à la consoler

des wagons rouilles qui béent
des trains suies qui attendent
à chaque poing son visage
une haine
le cœur transpercé
l’enfer entre vous deux


Energies infinies
Energies pures
Fossilisation
Masses innombrables
Masses imparfaites

Au nord les rails crient
vos silences
Au sud les rails pleurent
vos murmures
A l’est les rails scandent
vos prières
A l’ouest les rails taisent
vos sanglots
Tous étaient sourds


Maâyane toi si généreuse
neuf ans cette mort qui festoie
tes yeux immenses la vie effacée

des ombres noires qui frappent
des fantômes verts qui hurlent
Ta mère à terre
aux mondes oubliée
proche à la perdre

des wagons rouilles qui béent
des trains suies qui attendent
à chaque cri son souvenir
une larme
le cœur asséché
l’enfer pour vous deux


Energies infinies
Energies pures
Fossilisation
Masses innombrables
Masses imparfaites

Au nord les rails crient
vos silences
Au sud les rails pleurent
vos murmures
A l’est les rails scandent
vos prières
A l’ouest les rails taisent
vos sanglots
Tous étaient sourds


Michel GUIDETTI
…( copyright ) michel guidetti 27 mars 2010

Au poète.



Pour toi
une oreille
Pour toi
une plume
Pour toi
un poète

Le DIT pour des mots
Au poète.

( Rap__sodie pour une âme à une voix, un récitant et un chœur )


Il écrit encre
sur papier blanc
le poète

Toi, muette
tu écris sang
sur vie noire


Il écrit noir
pour gants blancs
le poète

Toi
tu souffles ta vie
et le poète t’écoute


Dans le bruit
dans la clameur
une plume
pour toi

Il écrit fer
sur papier doré
le poète

Toi, rebelle
tu écris sueur
sur vie rouille


Il écrit rouille
pour gants blancs
le poète

Toi
tu murmures ta vie
et le poète t’écoute


Dans le bruit
dans la clameur
une plume
pour toi

Il écrit lumière
sur papier bleu
le poète

Toi, insoumise
tu écris larme
sur vie boue


Il écrit boue
pour gants blancs
le poète

Toi
tu marmonnes ta vie
et le poète t’écoute


Dans le bruit
dans la fureur
une plume
pour toi

Il écrit rosée
sur papier vert
le poète

Toi, conviée
tu écris sanie
sur vie cendre


Il écrit cendre
pour gants blancs
le poète

Toi
tu vagis ta vie
et le poète t’écoute


Dans le bruit
dans la clameur
une plume
pour toi

Il écrit soleil
sur papier noir
le poète

Toi, apaisée
tu écris amour
sur vie flamme


Il écrit flamme
pour gants blancs
le poète

Toi
tu offres ta vie
et le poète t’écoute


Dans le bruit
dans la clameur
une plume
pour toi

Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 17 avril 2010

Tuesday, March 23, 2010

Enfants des mondes.



Des portes
dans l’espace interstellaire
un fil
lien mystique
vers ces mondes désappris

Le DIT pour une échappée
Enfants des mondes.

( Rap__sodie pour une fugue à une voix, un récitant et deux chœurs )


Toi fille de la peur
à ces larmes que tu verses
un enfant feu naît
Un pays où il n’y a que des enfants
son cœur ton image
son rire ton âme
son chant ton devenir


A ces larmes
un bébé
Alors
lui t’emmènera
par ce fil glacé
pas encore étoile
mais déjà monde

Les cimetières ne diront pas ton nom
les leurs hurlent trop loin

Toi fille de la laideur
à ces sangs que tu donnes
un enfant flamme naît
Un pays où il n’y a que des enfants
son cœur ton image
son rire ton âme
son chant ton devenir


A ces sangs
un bébé
Alors
lui t’invitera
par ce fil glacé
pas encore étoile
mais déjà monde

Les frontons n’écrirons pas tes mots
les leurs brillent trop fort

Toi fille de la froideur
à ces coups que tu reçois
un enfant lumière naît
Un pays où il n’y a que des enfants
son cœur ton image
son rire ton âme
son chant ton devenir


A ces coups
un bébé
Alors
lui te montrera
par ce fil glacé
pas encore étoile
mais déjà monde

Les places n’érigeront pas ta statue
les leurs s’élèvent trop haut

Toi fille de la noirceur
à ces cris que tu tais
un enfant soleil naît
Un pays où il n’y a que des enfants
son cœur ton image
son rire ton âme
son chant ton devenirr


A ces cris
un bébé
Alors
lui te conduira
par ce fil glacé
pas encore étoile
mais déjà monde

Les rues n’appelleront pas ton souvenir
les leurs s’écrivent trop noir

Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 27 mars 2010

Babel si haute.



Une tour
si haute
si universelle
si unique
Des hommes
si nombreux
si particuliers
si différents

Le DIT pour une prison
Babel si haute.

( Rap__sodie pour un mot à trois voix, un récitant et un chœur )


Soudain un éclair
noirceur de suie
déchire la lumière

Alors
il n’y eut plus de mots
des lambeaux de mots morts
des lettres déchirées
des livres pleins de lettres rouillées
des mots qui tombent en râles d’hommes


Eux titubants
aveuglés par leurs mots
ivres de leur dialectique
leurs mots qui s’enfoncent

Babel effondrée
tandis que
des poètes à genoux
maudissent ces orateurs parvenus


Toi étonnée
ta bouche qui se tord
qui ne peut rien
juste un cri
même pas un souvenir
Et Lui
qui ne dit mot

Toi apeurée
ta bouche qui attend
tes yeux qui prient
ce silence à jamais
ta peur ultime
plus de mots

Soudain un tonnerre
laideur de pluie
éclabousse la lumière

Alors
il n’y eut plus de mots
des oripeaux de mots morts
des lettres piétinées
des livres pleins de lettres volées
des mots qui gisent en pleurs de femmes


Eux titubants
aveuglés par leurs mots
ivres de leur dialectique
leurs mots qui s’enlisent

Babel épandue
tandis que
des poètes à terre
subissent ces orateurs devenus


Toi étonnée
ta bouche qui se tend
qui ne peut rien
juste un cri
même pas une rime
Et Lui
qui ne dit mot

Toi apeurée
ta bouche qui attend
tes yeux qui donnent
ce silence à jamais
ta peur ultime
plus de mots

Soudain un ouragan
horreur de nuit
démâte la lumière

Alors
il n’y eut plus de mots
des cahots de mots morts
des lettres écrasées
des livres pleins de lettres effacées
des mots qui se noient en cris d’enfants


Eux titubants
aveuglés par leurs mots
ivres de leur dialectique
leurs mots qui s’engluent

Babel dévastée
tandis que
des poètes à mort
éclipsent ces orateurs survenus


Toi étonnée
ta bouche qui se meurt
qui ne peut rien
juste un cri
même pas un prénom
Et Lui
qui ne dit mot

Toi apeurée
ta bouche qui attend
tes yeux qui meurent
ce silence à jamais
ta peur ultime
plus de mots

Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 27 mars 2010

Monday, March 22, 2010

Le droit.



Mourir
peut-être victoire
Fuir
peut-être défaite
La droite
le cercle
d'infinis chemins
pour ailleurs

Le DIT pour un ciel
Le droit.

( Rap__sodie pour un mot à une voix, un récitant et un chœur )


Quand ils pourfendent ton âme
qu’ils jettent ton corps pantelant

tu as le droit de mourir
Le cercle
et l’infinie répétition

Quand ils sacrifient ton âme
qu’ils jettent ton corps sanglant

tu as le droit de fuir

Il est un aller si long
qu’il laisse le temps
de se croire Dieu
Il est un retour si court
qu’il cache le temps
de se voir rien


Quand ils écrasent ton âme
qu’ils jettent ton corps tremblant

tu as le droit de finir
La droite
et l’infinie itération

Quand ils fracassent ton âme
qu’ils jettent ton corps agonisant

tu as le droit de gémir

Il est un aller si long
qu’il laisse le temps
de se croire Dieu
Il est un retour si court
qu’il cache le temps
de se voir rien


Quand ils salissent ton âme
qu’ils jettent ton corps chancelant

tu as le droit de trahir
Le plan
et l’infinie répétition

Quand ils voilent ton âme
qu’ils jettent ton corps perdant

tu as le droit de haïr

Il est un aller si long
qu’il laisse le temps
de se croire Dieu
Il est un retour si court
qu’il cache le temps
de se voir rien


Quand ils accablent ton âme
qu’ils jettent ton corps souffrant

tu as le droit de partir
L’ailleurs
et l’infinie récurrence

Quand ils conspuent ton âme
qu’ils jettent ton corps hurlant

tu as le droit de grandir

Il est un aller si long
qu’il laisse le temps
de se croire Dieu
Il est un retour si court
qu’il cache le temps
de se voir rien


Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 27 mars 2010