T'étais où papa.

Elles seront là
à demander des comptes
à inventer des enfers
elles sont là
à ne rien donner
à effacer les prières

Le DIT pour une douleur
T'étais où papa.
( Rap__sodie pour un appel à une voix, un récitant et un chœur )

Jetée à nul ne veut
des coups
ton corps pétrifié
cette douleur à ne rien ressentir
cette boue à ne plus rien voir
tes cris à ne plus rien dire

T'étais où papa !
Toi sa fille
Il t’a vue à vouloir mourir
il t’a enserrée à vouloir tuer
Il t’a vue à ne pas vouloir pleurer
il t’a enserrée à ne pas vouloir maudire

Si Dieu ne peut protéger
que peut un père
Si Dieu ne peut punir
que peut un juge
Ils iront
les yeux enlisés
ils iront
le cœur embourbé

Jetée nul ne peut
des insultes
ton corps accablé
cette peur à ne rien ressentir
ces violeurs à ne plus rien voir
tes larmes à ne plus rien espérer

T'étais où papa !
Toi sa fille
Il t’a vue à vouloir mourir
il t’a enserrée à vouloir tuer
Il t’a vue à ne pas vouloir pleurer
il t’a enserrée à ne pas vouloir maudire

Si Dieu ne peut protéger
que peut un père
Si Dieu ne peut punir
que peut un juge
Ils iront
les yeux enlisés
ils iront
le cœur embourbé

Jetée à nul ne sait
l'éternité
ton corps trépassé
ce néant à ne rien ressentir
ce vide à ne plus rien voir
le linceul à ne plus rien espérer

Tu es là papa
Toi sa fille
Il t’a vue à vouloir mourir
il t’a enserrée à vouloir tuer
Il t’a vue à ne pas vouloir pleurer
il t’a enserrée à ne pas vouloir maudire

Si Dieu ne peut protéger
que peut un père
Si Dieu ne peut punir
que peut un juge
Si Dieu ne peut chérir
que peut Dieu
Ils iront
les yeux fermés
ils iront
le cœur tari

Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 27 décembre 2016

Alep toujours, Alep jamais.

Ils sauront la douleur de renaître
dans ces enfers promis
ils sauront la douleur du souvenir
d'Aïssa la gamine
une gamine
sauvée pour toujours
une gamine
sauvée pour jamais

Le DIT pour une échappée
Alep toujours, Alep jamais.
( Rap__sodie pour une survie à deux voix, un récitant et deux chœurs )

Aïssa, là éparpillée
Aïssa obscurcie
Aïssa assourdie
puis cette voix
sa maman de là
murmure assourdissant
cours Aïssa, cours Aïssa !
Aïssa figée à ses neuf ans
cours Aïssa, cours Aïssa !
Aïssa stupéfiée à ses neuf ans

Cours, cours !

Elle n'est plus Aïssa
elle n'a plus neuf ans
elle vient de naître
Elle court, elle court
droit devant
elle ne voit plus cet arbre brûlé
aux griffes de sorcière
elle court, elle court

Il restera une petite fille
âme pure à faire chanter les anges
il restera une petite fille
cœur pur à faire se taire les hommes

Cours, cours !

Elle n'est plus Aïssa
elle n'a plus neuf ans
elle vient de naître
Elle court, elle court
droit devant
elle ne voit plus ce mur effondré
aux ricanement de satan
elle court, elle court

Il restera une petite fille
âme pure à faire chanter les anges
il restera une petite fille
cœur pur à faire se taire les hommes

Cours, cours !

Elle n'est plus Aïssa
elle n'a plus neuf ans
elle vient de naître
Elle court, elle court
droit devant
elle ne voit plus ce ciel sanglant
aux rires de folie
elle court, elle court

Il restera une petite fille
âme pure à faire chanter les anges
il restera une petite fille
cœur pur à faire se taire les hommes

Cours, cours !

Elle n'est plus Aïssa
elle n'a plus neuf ans
elle vient de naître
Elle court, elle court
droit devant
elle ne voit plus ce cadavre déchaîné
aux gestes de marionnette
elle court, elle court

Il restera une petite fille
âme pure à faire chanter les anges
il restera une petite fille
cœur pur à faire se taire les hommes

Cours, cours !

Elle n'est plus Aïssa
elle n'a plus neuf ans
elle vient de naître
Elle court, elle court
droit devant
elle ne voit que ce chemin torturé
aux pierres de silex
elle court, elle court

Il restera une petite fille
âme pure à faire chanter les anges
il restera une petite fille
cœur pur à faire se taire les hommes

Cours, cours !

Elle n'est plus Aïssa
elle n'a plus neuf ans
elle vient de naître
Elle court, elle court
là devant elle
elle la voit si grande
sa maman de maintenant
ce sourire à mourir
elle reste là debout

Sa main tendue
sa main à elle si petite
dans sa main si blanche
sa main à elle si salie
dans sa main si blanche
sa main à elle si pure
dans sa main si douce

Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 14 décembre 2016

Alep sans remords.

Tenir sa main
là-haut
elle est dans votre cœur
là-bas
garder un petit pan de son âme
ici

Le DIT pour une fin
Alep sans remords.
( Rap__sodie pour une cécité à mille voix, un récitant et mille chœurs )

Ilyana
du cœur de ses six ans
Ilyana
sait qu'elle va mourir

Pourtant là-haut
un coin de ciel bleu
pourtant là-bas
l'or des sables chauds
Ilyana
à chaque visage connu
elle sourit
à quelque cri d'oiseau
elle rit
à cette caresse du soleil
elle prie

Ilyana
sait qu'elle va mourir
Elle ne sait pourquoi
ni quand
ni comment
Pourtant
aucune larme
à noyer les mondes
aucun cri
à troubler les maîtres
aucun pourquoi
à crucifier les âmes

Anissa
du cœur de ses huit ans
Anissa
sait qu'elle va mourir

Pourtant là-haut
un coin de ciel bleu
pourtant là-bas
l'or des sables chauds
Anissa
à chaque visage connu
elle sourit
à quelque cri d'oiseau
elle rit
à cette caresse du soleil
elle prie

Anissa
sait qu'elle va mourir
Elle ne sait pourquoi ni quand
ni comment
Pourtant
aucune larme
à noyer les mondes
aucun cri
à troubler les maîtres
aucun pourquoi
à crucifier les âmes

Darina
du cœur de ses sept ans
Darina
sait qu'elle va mourir

Pourtant là-haut
un coin de ciel bleu
pourtant là-bas
l'or des sables chauds
Darina
à chaque visage connu
elle sourit
à quelque cri d'oiseau
elle rit
à cette caresse du soleil
elle prie

Darina
sait qu'elle va mourir
Elle ne sait pourquoi
ni quand
ni comment
Pourtant
aucune larme
à noyer les mondes
aucun cri
à troubler les maîtres
aucun pourquoi
à crucifier les âmes

Kaylia
du cœur de ses neuf ans
Kaylia
sait qu'elle va mourir

Pourtant là-haut
un coin de ciel bleu
pourtant là-bas
l'or des sables chauds
Kaylia
à chaque visage connu
elle sourit
à quelque cri d'oiseau
elle rit
à cette caresse du soleil
elle prie

Kaylia
sait qu'elle va mourir
Elle ne sait pourquoi
ni quand
ni comment
Pourtant
aucune larme
à noyer les mondes
aucun cri
à troubler les maîtres
aucun pourquoi
à crucifier les âmes

Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 27 novembre 2016

Alep à mourir.

Amira
voulait le soleil
Amira
voulait l'amour
Amira
voulait la joie
Amira
voulait vivre
Cette mort
venue du ciel

Le DIT pour une gamine
Alep à mourir.
( Rap__sodie pour un pourtant à une voix, un récitant et un chœur )

Amira
six ans de riens
toujours la mort
pourtant elle ne comprend pas
toujours ce fracas
pourtant elle n'entend pas
toujours ces cris
pourtant elle ne voit pas

Elle veut la vie
la voilà qui court de pierre en pierre
pierres fracassées
elle veut la vie
la voilà qui rit de fleur en fleur
fleurs épargnées
elle veut la vie
la voilà qui danse de ruine en ruine
ruines endeuillées
Elle dit le bonheur
ses yeux confondus dans ce ciel si bleu
elle dit l'amour
ses mains tendues vers cet ailleurs si loin
elle dit la joie
ses chants murmurés à Dieu si muet

Soudain
ce bruit à étouffer son cœur
le ciel toujours aussi bleu
soudain
cet éclair à oublier Dieu
le soleil toujours aussi beau
soudain
ce néant à perdre le monde
les autres toujours aussi seuls
Amira ne court plus
Amira ne rit plus
Amira ne danse plus

Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 27 octobre 2016

Tableau parachevé.

Un tableau muet
noir qui chante
une sonate aveugle
bleu qui reluit
un poème confondu
vert qui raconte

Le DIT pour un symbole
Tableau parachevé.
( Rap__sodie pour un élan à une voix, deux récitants et deux chœurs )

J'écrirai un lac
brasero démâté
avec des mots à contresens
ombre des pastels oubliés
traits remaniés à déborder

Posés là et là
mille traits
pour un mot
mille mots
pour un trait
Voilà ton monde
qui se dessine
voilà ton corps
qui s'illumine
Te voilà
belle à aimer
te voilà
belle à croire

Segmentation infinie
unité révélée
imbrication infinie
fusion révélée
dissonance infinie
rencontre révélée
Multitude contractée
éclatement consacré
décroissance contractée
abandon consacré
dispersion négligée
déroute consacrée

Un tableau à ne pas croire
rime déchirée
une sonate à ne pas dire
encre engloutie
un poème à ne pas savoir
vélin répudié

Strophe insensée
à ne pas dire
juste à relire

Je dessinerai une sonate
glacier décimé
avec des bleus à contresens
camaïeu des strophes oubliées
rouges remaniés à déborder

Posés là et là
mille rimes
pour une note
mille notes
pour une rime
Voilà ton monde
qui se dessine
voilà ton corps
qui s'illumine
Te voilà
belle à aimer
te voilà
belle à croire

Segmentation infinie
unité révélée
imbrication infinie
fusion révélée
dissonance infinie
rencontre révélée
Multitude contractée
éclatement consacré
décroissance contractée
abandon consacré
dispersion négligée
déroute consacrée

Un tableau à ne pas croire
rime déchirée
une sonate à ne pas dire
encre engloutie
un poème à ne pas savoir
vélin répudié

Palette insensée
à ne pas dire
juste à relire

J'épèlerai un poème
mystère accablé
avec des accords à contresens
arpège des aurores oubliées
trémolos reprochés à déborder

Posés là et là
mille traits
pour un mots
mille mots
pour un trait
Voilà ton monde
qui se dessine
voilà ton corps
qui s'illumine
Te voilà
belle à aimer
te voilà
belle à croire

Segmentation infinie
unité révélée
imbrication infinie
fusion révélée
dissonance infinie
rencontre révélée
Multitude contractée
éclatement consacré
décroissance contractée
abandon consacré
dispersion négligée
déroute consacrée

Un tableau à ne pas croire
rime déchirée
une sonate à ne pas dire
encre engloutie
un poème à ne pas savoir
vélin répudié

Partition insensée
à ne pas dire
juste à relire

Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 27 janvier2017