Dessine-moi ...

J'ai entendu ton chant, à oublier de mourir.
J'aimerais tant écouter le chant des dunes, ces sanglots à ton souvenir.
Les dunes ne t'ont pas connue, mais elles se souviennent.
Le DIT pour une petite beurette
Dessine-moi ...
( Rap__sodie in fine à deux voix, un récitant et un Choeur )
Dis, monsieur ?
Dessine-moi un monde
Un monde, le chaos des temps et le passé méconnu
Oh, monsieur !
Le monde, c’est des dessins et des histoires enfin vraies
Toi perdue, si confiante à tout et sûre de rien
et toujours, processus voilés et sempiternels
Perdue dans la foule, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton monde
Mon monde, les cris à ensanglanter les statues et les punitions
Oh, monsieur !
Le monde, c’est des vacances et des bonheurs ébahis
Toi seule, si courageuse soeurette et si menue
et toujours, process impavides et sans pitié
Seule petite beurette, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon monde
Ton monde, les larmes fleuves placides et les tourments
Oh, monsieur !
Le monde, c’est des espoirs et des rires à toujours
Tes yeux, si grand ébahis et si toute confiance
et toujours, procédés aveuglés et aveuglants
Yeux accrochés à mes yeux, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n’est pas ça le monde
Le monde c’est le rêve pour la vie et la vie pour le rêve
Le monde, le désorde et l’incompris
Le monde, les lois et les souffrances
Dis, monsieur ?
Dessine-moi une fleur
Une fleur, la rosée et les épines au sang
Oh, monsieur !
Une fleur, c’est un sourire et le repos tout enfin
Ton sourire, si céleste et brûlant aux tréfonds
et aussi, des cellules et toutes les cellules
Son sourire en tout abandon, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ta fleur
Ma fleur, du goudron et des trottoirs de poussière
Oh, monsieur !
Une fleur, c’est les lèvres et les yeux des anges à terre
Ton parfum, si ténu et en tout perdurant
et aussi, des cellules et tous les cancers
Son sourire en tout abandon, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ma fleur
Ta fleur, des pierres de sable et des âmes asséchées
Oh, monsieur !
Une fleur, c'est un bijou de glaise chaud de toutes les âmes
Ta beauté, si entière et invisible aux voyants
et aussi, des cellules et tous les impossibles
Son sourire en tout abandon, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n’est pas ça une fleur
Une fleur c’est le chant des dunes et le cri des oasis
Une fleur, lambeaux de paradis et ailes brûlées
Une fleur, larmes d’angelots et rosées mirages
Dis, monsieur ?
Dessine-moi un désert
Un désert, course hagards et regards éteints
Oh, monsieur !
Un désert, c'est Dieu à en perdre les sens immaculé
Ta douceur, si brune et tendre à croquer
et alors, des hommes et des gènes martyrisés
Sa voix d'enfance infinie, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton désert
Mon désert, des courses deffrénées et des voix d'outre gens
Oh, monsieur !
Un désert, c'est la vie à n'en plus finir fleuve divin
Ta pureté, si diaphane et diamant flamboyant
et alors, des hommes et des gènes mensongers
Sa voix d'enfance infinie, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon désert
Ton désert, une âme toute seule et paradis déjeté
Oh, monsieur !
Un désert, c'est la rencontre au fond de soi attendue
Ta caresse, si lointaine et au coeur distendue
et alors, des hommes et des gènes effoliés
Sa voix d'enfance infinie, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça un désert
Un désert c'est voguer de vies en rires purifiée
Un désert, firmaments mortels et foules muettes
Un désert, noiement ultime et silence satané
Dis, monsieur ?
Dessine-moi une maison
Une maison, prison à toujours revenir et portes ouvertes
Oh, monsieur !
Une maison, c'est la chaleur jusqu'au fond des os
Ta chaleur, si emprunte du présent et glaces des futurs
et pourtant, le vide et le tumulte vers les infinis
Sa peau des soleils héritée, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ta maison
Ma maison, âme paralysée et aventures démises
Oh, monsieur !
Une maison, c'est où dormir quand revenue de partout
Ta tiédeur, si proche et possible intouchable
et pourtant, le néant et le tout vers l'infini
Sa peau des soleils héritée, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ma maison
Ta maison, outrages à ton cœur de pleurs et sang
Oh, monsieur !
Une maison,c'est une île si petite et immense au coeur
Ta tendresse, si infinie et infimes retours
et pourtant, les infinis disjoints vers un infini
Sa peau des soleils héritée, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça une maison
Une maison c'est où je vais au delà de tous et de tout
Une maison, pièges dorés à l'or des mécréants
Une maison, fenêtres closes par les sangs innocents
Dis, monsieur ?
Dessine-moi un lac
Un lac, miroirs des fous et des noyés égarés
Oh, monsieur !
Un lac, c'est le ciel à toucher du bout des doigts
Ton visage, si impalpable et voiles impurs arrachés
et sinon, la folie en panne de vies étranglées
Son amour donné à qui n'en veut, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton lac
Mon lac, froids des enfers et abysses des corps
Oh, monsieur !
Un lac, c'est le désert dans un mirage inventé
Ton cou, si délié et ces liens aux bourreaux
et sinon, la folie en panne de morts promises
Son amour donné à qui n'en veut, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon lac
Ton lac, sables si secs et souffrances plus que la fin
Oh, monsieur !
Un lac, c'est un poème de diamants qui m'est offert
Ta gorge, si tentante et ton rire à noces muettes
et sinon, la folie de la vie à la mort sans sursis
Son amour donné à qui n'en veut, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça un lac
Un lac c'est un message à mes mots jetés à qui j'aime
Un lac, brume des regards et hantises des raisons
Un lac, forces brutes et inondements funéraires
Dis, monsieur ?
Dessine-moi une maman
Une maman, excision génitrice et expulsion aux glaces
Oh, monsieur !
Une maman, c'est la source chaude de mon âme qui naît
Tes mots, si insensés et prophéties annoncées
et toujours, visions recréées et vérités affabulées
Sa voix venue d'outre paradis, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ta maman
Ma maman, souffrances aveuglées et somnolences funestes
Oh, monsieur !
Une maman, c'est le sable si chaud d'un nid oublié
Ta main, si vive à bénir et me retiens en fuite
et toujours, sciences pompeuses et mensonges pompiers
Sa voix venue d'outre paradis, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ma maman
Ta maman, regards ailleurs de toi et silences à ton attente
Oh, monsieur !
Une maman, c'est la main qui te retient des enfers
Ta quête, si proche aboutissement et destin impitoyable
et toujours, ces sens étourdis de vérité et bâillonnés
Sa voix venue d'outre paradis, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça une maman
Une maman c'est l'étoile au désert qui t'emmène
Une maman, un cri de larmes à ne pouvoir faire
Une maman, une blessure aux sangs des enfants
Dis, monsieur ?
Dessine-moi un papa
Un papa, lois des hiers et mutilations des dogmes
Oh, monsieur !
Un papa, c'est la voix qui te sauve des cauchemars
Tes dires, si innocents et la folies des saints
et ensuite, un père et une mère pour naître
Son corps petite Vierge des sables, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton papa
Mon papa, abandons au ventre et regards détournés
Oh, monsieur !
Un papa, c'est l'attirance de l'inconnu sans les peurs
Tes croyances, si folles et la folie du monde
et ensuite, une rencontre seulement pour être
Son corps petite Vierge des sables, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon papa
Ton papa, mariages contre âme et union contre argent
Oh, monsieur !
Un papa, c'est un oasis et la ville tout en dehors
Tes idées, si légères et l'immunité de tes vouloirs
et ensuite, une femme seulement pour être
Son corps petite Vierge des sables, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça un papa
Un papa c'est courir où se cacher des diables
Un papa, les secrets et l'incompris malgré tout
Un papa, les lois et la souffrance malgré tous
Dis, monsieur ?
Dessine-moi un doudou
Un doudou, chiffons sales et bouts de bois
Oh, monsieur !
Un doudou, c'est sa propre image dans un miroir
Tes craintes, si grandes et l'infime d'une goutte de rosée
et de plus, de nulle part courir à quelque part
Ses histoires qu'on ne regarde pas, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton doudou
Mon doudou, image de rêves et images de cauchemars
Oh, monsieur !
Un doudou, c'est soi-même qui écoute une histoire
Tes peurs, si pardonnables et toi qui en meurt
et de plus, du futur envahi au vide audible
Ses histoires qu'on ne regarde pas, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon doudou
Ton doudou, bouts de riens et âme de chiffons
Oh, monsieur !
Un doudou, c'est aller à soi par de vers les autres
Tes terreurs, si dévorantes et ta fuite en avant
et de plus, des infinis si limités à l'infini infini
Ses histoires qu'on ne regarde pas, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça un doudou
Un doudou c'est jouer sa propre vie au paradis
Un doudou, vies inventées et images mensonges
Un doudou, bois à jeter et chiffons à brûler
Dis, monsieur ?
Dessine-moi un lion
Un lion, du sang partout et des cris de croyances
Oh, monsieur !
Un lion, c'est regarder face à face l'inconnu
Tes pas, si legato et Chopin en catimini
et plutôt, des uns nuls et des zéros unités pour croire
Son errance seule avec ses hurlements, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton lion
Mon lion, force à bout de tous et lois en son nom
Oh, monsieur !
Un lion, c'est courir plus vite que le mal
Tes gestes, si blancs et arabesques au fusain
et plutôt, des automates pour inventer des fous
Son errance seule avec ses hurlements, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon lion
Ton lion, gueule béante de chairs et crocs à mort
Oh, monsieur !
Un lion, c'est murmurer n'ayez pas peur
Ta danse, si spontanée et lumière ombres d'aquarelle
et plutôt, des livres pour cris et des poèmes pour révoltes
Son errance seule avec ses hurlements, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça un lion
Un lion c'est une âme qui se bat à la résurrection
Un lion, Grant et des gazelles chairs et os anéantis
Un lion, Thomson et des gazelles sauts et courses fracassés
Dis, monsieur ?
Dessine-moi un champ
Un champ, des machines qui disloquent et des ogm saccagés
Oh, monsieur !
Un champ, c'est des parfums de fournil et de soleil
Tes mensonges, si doux et des soleils de soleils
et avant, des silences murmurés pour créer le destin
Ses croyances comme une prière, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton champ
Mon champ, des cailloux tenaces et la sueur pour joyaux/span>
Oh, monsieur !
Un champ, c'est courir pieds nus noyés de rosée
Tes histoires, si enfantines et des mystères de grands
et avant, des signes abrégés pour créer le chant
Ses croyances comme une prière, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon champ
Ton champ, orties à briser les rêves et ronces à brûler les envies
Oh, monsieur !
Un champ, c'est se rouler au fond des herbes à l'enivrance
Tes chansons, si prières et des notes qui dégringolent
et avant, des alphabets muets pour créer les mots
Ses croyances comme une prière, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça un champ
Un champ c'est semer les offrandes à toutes religions
Un champ, des haies barricades et des barrières prisons
Un champ, des déchets d'uranium et la mort
Dis, monsieur ?
Dessine-moi un demain
Un demain, le malheur du présent absout en vain
Oh, monsieur !
Un demain, c'est voir son rêve d'aujourd'hui enfin
Ta vie, si brève et trois mots sur un parchemin
et follement, le bien à ne pas vouloir et tout est facile
Ses rires comme perles de larmes, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton demain
Mon demain, mal des avants resurgi et souffrances du jour perdurées
Oh, monsieur !
Un demain, c'est croire que tout est alors possible
Tes souvenirs, si tiens et des graffitis sur une plage
et follement, le mal à vouloir et tout est facile
Ses rires comme perles de larmes, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon demain
Ton demain, des pleurs pour infini et des cris
Oh, monsieur !
Un demain, c'est espérer la lumière dans tous les yeux
Tes rêves, si humains et des nuages au fond des eaux
et follement, le bien volé et le mal rendu et tout est difficile
Ses rires comme perles de larmes, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça un demain
Un demain c'est aller vers son bonheur à te toucher
Un demain, l'hier ressassé et l'avant hier rabâchés
Un demain, l'après demain à venir de pire en pire
Dis, monsieur ?
Dessine-moi un chant
Un chant, mensonges d'harmonie et poisons des corps
Oh, monsieur !
Un chant, c'est s'endormir de l'or plein les oreilles
Ta peau, si chaude et les soleils des déserts
et là-bas, la matière tout entière dans le temps
Son innocence sans cesse bafouée, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton chant
Mon chant, sérénades de lunes et verbiage insolent
Oh, monsieur !
Un chant, c'est des cascades de soleils pleins les mains
Ta peau, si brune et les sables sahariens
et là-bas, la matière exaspérée hors du temps
Son innocence sans cesse bafouée, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon chant
Ton chant, cascades de sable et arc-en-ciel monochrome
Oh, monsieur !
Un chant, c'est une musique vagabonde d'âme à âme
Ta peau, si douce et les doigts égarés à l'ivresse
et là-bas, le temps désordonné qui devient matière
Son innocence sans cesse bafouée, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça un chant
Un chant c'est courir par dunes et le sable si chaud
Un chant, des cris d'amour en pacotille
Un chant, des sanglots aux larmes de pierres
Dis, monsieur ?
Dessine-moi Tamanrasset
Tamanrasset, des traces de sang et des pas de mort
Oh, monsieur !
Tamanrasset, c'est l'Atlantide entrevue et Tin-Hinan rencontrée
Tes cheveux, si noirs et la jalousie des petites chamelles
et éperdument, la matière dérivant hors l'espace
Son innocence sans cesse bafouée, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi Tizi-Ouzou
Tizi-Ouzou, des esclaves dé chaînées et des tueries
Oh, monsieur !
Tizi-Ouzou, c'est le jaune à n'en pouvoir plus et les genets
Tes cils, si longs et le cri des sirènes des lacs enfouis
et éperdument, la matière dérivant hors le temps
Sa main si près de ma main, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi Bejaja
Bejaja, des poubelles cavernes aux trésors et des ordures
Oh, monsieur !
Bejaja, c'est Maupassant et ses princesses en pantalon de soie
Tes sourcils, si ronds et des arches enjambant des paradis
et éperdument, la matière enfouie dans le temps et l'espace
Sa main si près de ma main, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça mon sel
Mon sel, c'est la mer et des reflets de maisons blanches ennoyés
Ton sel, fleurs piétinées des servantes nubiles
Ton sel, fleurs empuanties des patriarches sans âge
Dis, monsieur ?
Dessine-moi une fée
Une fée, des vérités à dormir debout et les mascarades
Oh, monsieur !
Une fée, c'est magie comme l'eau et la glace entremêlées
Ton regard, si profond et les étoiles prisonnières tout en dedans
et forcément, la machine maîtresse inassouvie de chair
Son corps un nuage de mots, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ta fée
Ma fée, les mensonges à vivre en plein jour et survivre
Oh, monsieur !
Une fée, c'est entrevoir Malika brune devenue Julie si blonde
Ton regard, si immaculé et irresponsable de sa funeste fuite
et forcément, la chair et la machine qui broie les pensées
Son corps un nuage de mots, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ma fée
Ta fée, Carabosse qui t'entraîne aux enfers et une pomme
Oh, monsieur !
Une fée, c'est un reflet de vie à faire fuir tous les soleils
Ton regard, si grave et un clin d'œil fleur bleue malicieuse
et forcément, ni chair ni machine mais humanoïde habitée
Son corps un nuage de mots, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça une fée
Une fée c'est une vraie maman à tous ceux sans maman
Une fée, des étoiles une baguette et l'impensable advenir
Une fée, la folie accomplie des croyances et les enfants fous
Dis, monsieur ?
Dessine-moi un dragon
Un dragon, hurlements des enfants et murmures des parents
Oh, monsieur !
Un dragon, c'est Dieu pour les enfants qui prient à genoux
Ton corps, si enfantin et la violence d'une femme advenue
et cependant, des noms oubliés et des souvenirs malmenés
Sa joue presque à ma joue, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton dragon
Mon dragon, cauchemars d'enfants et blessures d'après
Oh, monsieur !
Un dragon, c'est un frisson de fièvre dans une course à la survie
Ton corps, si volubile et sanguines parfumées aux bonheurs
et cependant, des noms enfouis et des souvenirs inventés
Sa joue presque à ma joue, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon dragon
Ton dragon, menteries et de fausses vraisemblances
Oh, monsieur !
Un dragon, c'est le mal détruit et les bonheurs sauvegardés
Ton corps, si marmoréen et la main du sculpteur suspendue
et cependant, des noms torturés et des souvenirs effacés
Sa joue presque à ma joue, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça un dragon
Un dragon c'est une sentinelle à moi seule sur cette route
Un dragon, l'incompris à jamais instauré et les révolutions
Un dragon, des lois pour la souffrance et le châtiment pour règle
Dis, monsieur ?
Dessine-moi une vie
Une vie, un long torrent et des cascades de rochers
Oh, monsieur !
La vie, c'est courir à perdre âme en riant des survivants
Ta fuite, si innocente et s'étourdir en pas de deux
et voilà, la mort envahit le corps et tout reste noir
Sa vie accrochée à rien du tout, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ta vie
Ma vie, un court instant de folies et le réveil létal
Oh, monsieur !
La vie, c'est mourir à pleines mains en chantant comblé
Ta fuite, si folle et la réalité à nous autres jamais révélée
et voilà, la mort envahit l'esprit et tout devient blanc
Sa vie accrochée à rien du tout, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ma vie
Ta vie, des questions échevelées et des réponses muettes
Oh, monsieur !
La vie, c'est partir là où l'on doit en priant les yeux hauts
Ta fuite, si éperdue et ton image excision du souvenir
et voilà, l'âme envahit la mort et tout sera rouge sang
Sa vie accrochée à rien du tout, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça la vie
La vie c'est vouloir que tout soit vrai et le croire envers tout
La vie, à genoux face aux prêtres et les larmes des enfants
La vie, debout face aux prêcheurs et les pelotons d'exécution
Dis, monsieur ?
Dessine-moi une amie
Une amie, rire ensemble et pleurer seul entre tous
Oh, monsieur !
Une amie, c'est des yeux grands ouverts qui t'écoutent à l'envi
Ton mirage, si beau et le réel à frôler toujours en fuite
et ainsi, l'humanité sans cesse décréée et jamais recréée
Sa quête sans cesse au néant, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton ami
Mon ami, c'est croire en la main tendue qui gifle ta peine
Oh, monsieur !
Une amie, c'est une île aux fonds des eaux pour les noyés
Ton mirage, si proche et ton cœur débordant à toucher
et ainsi, l'animalité sans cesse présente et l'éternité
Sa quête sans cesse au néant, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon amie
Ton amie, ta fin si proche et sa fuite épouvantée
Oh, monsieur !
Une amie, c'est un vaisseau fantôme là où tout est perdu
Ton mirage, si vrai qu'il en devient foi et croyances
et ainsi, l'homme ne peut pas naître et ensuite être
Sa quête sans cesse au néant, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça une amie
Une amie c'est une oreille qui t'emporte pour t'aimer
Une amie, des copains pour la fête et l'ironie de l'abandon
Une amie, des confidences de papier et la jalousie sels amers
Dis, monsieur ?
Dessine-moi l'amour
L'amour, du charabia de sentiments transparents psalmodiés
Oh, monsieur !
L'amour, c'est toi à deux si différents qu'ils ne sont qu'un
Ton cœur, si fou que tout là-bas les mondes s'immolent
et d'ailleurs, ce corps qui crie de toutes ses souffrances
Sa décision effroyable destinée , elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ton amour
Mon amour, cage grand béante et barreaux de barbelés
Oh, monsieur !
L'amour, c'est regarder le soleil en face et voir l'humanité
Ton cœur, si grand que l'infini et le néant se lient aux origines
et d'ailleurs, ce corps qui meurt de devoir vivre ici-bas
Sa décision effroyable destinée , elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi mon amour
Ton amour, des cris dans l'eau et l'écume emportée au ciel
Oh, monsieur !
L'amour, c'est mourir de croire que l'on vit par l'autre
Ton cœur, si plein de sève qu'il en submerge les paradis perdus
et d'ailleurs, ce corps qui quitte l'âme et son cheminement
Sa décision effroyable destinée , elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça l'amour
L'amour c'est une prière maintes fois espérée alors exaucée
L'amour, stupre comme hosties et vices comme religions
L'amour, esclaves ramenées des goulags et cet argent vicié
Dis, monsieur ?
Dessine-moi la mort
La mort, c'est la peur terrible et savoir le non retour
Oh, monsieur !
La mort, c'est le passage à la vie et cette espérance enfin
Ton parfum, si suave à s'évanouir et l'ivresse de l'enfance entrevue
et sûrement, ton âme toute pâle et saccagée par le péché des autres
Sa lumière astre à contre-jour, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ta mort
Ma mort, fracas insupportables et silences à n'en plus savoir
Oh, monsieur !
La mort, c'est courir se blottir là où l'on vous attend
Ton parfum, si entêtant à perdre le sud et l'aventure vraie
et sûrement, ton âme martyrisée par le mutisme des tiens
Sa lumière astre à contre-jour, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, monsieur ?
Dessine-moi ma mort
Ta mort, horreurs inimaginées et sur eux abandons terrifiés
Oh, monsieur !
La mort, c'est une envie de toute sa vie et tant attendue
Ton parfum, si affolant et la pureté ivre de ta blancheur
et sûrement, ton âme quémandant à tout va et impuissance
Sa lumière astre à contre-jour, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Ce n'est pas ça la mort
La mort c'est arriver enfin à cette gare de tous les départs
La mort, la terre qui écrase et peut-être en rester prisonnier
La mort, la pourriture et ne jamais renaître comme ils disent
Dis, monsieur ?
Dessine-moi moi
Toi, haillons déchets roussis et corps restes calcinés
Oh, monsieur !
Moi, c'est un chant tellement fugace et trop vite effacé
Ton ombre, si fugace et nos cœurs emplis à vomir
et follement, costumes oripeaux jetés en fumées
Son corps carbonisé dans une cave, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde, je l'ai vue brûlée.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dis, petite ?
Dessine-moi ton voyage
Moi, je vais au gibet icône à votre mort
Moi, je vais à l'échafaud icône à ma vie
Oh, petite !
Toi, c'est l'inaccepté entre tout et j'accepte
Toi, c'est l'inacceptable fait réalité et je nie
Ta fièvre, si glacée et les feux qui envahissent nos vies
et follement, mascarades continuelles et ritournelles en diabléess
Son âme carbonisée dans une cave, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Dites, monsieur ?
C'est quoi ce gras à terre si noir
Elle, le pire pour gagner le meilleur
Oh, monsieur !
Cette nimbe noircie, c'est le passage d'un ange à Dieu
Cette nimbe noircie, c'est une auréole dessinée pour les hommes
Son souvenir, si marquant et déjà tous passent à autre chose
et follement, la fête mais les masques sont si grimaçants
Sans larme je vous le dis, elle est venue à moi.
Perdu dans la foule, moi éperdu du monde.
Perdue dans la foule, elle seule par le monde.
Michel GUIDETTI
...( copyright ) michel guidetti 23 janvier 2007